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Cuisine de la mer
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4 novembre 2006

Réponse à la Galerie des horreurs (3)

C'est assez frustrant d'écrire cette réponse pour publication future, sans avoir lu vos commentaires sous la question, pour peu que vous en ayez laissé; mais bon, au moment où ce billet paraîtra, je serai probablement à la lutte avec un énorme congre dans une crevasse insondable... Les tatouages sur les poings de Mitchum dans la Nuit du Chasseur, c'est "love" et "hate", que je ne vous ferai pas l'injure de traduire. Hate, çà veut dire haine.

Côté LOVE :

Vous avez sur cette photo un brennig (bernique ou arapède en français), surmonté d'un débonnaire bigorneau, de l'espèce la plus succulente qui soit. Deux cousins qui fraternisent, et plus si affinité. Au delà de leur aspect hautement comestible (les recettes dans quelques jours), ce sont de réels bienfaiteurs des côtes.  Ils broutent les algues vertes, ce fléau qui prolifère sur nos côtes bretonnes, en raison principalement des affluents agricoles.

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Donc, deux fois LOVE pour ces deux compères, qui ne vont pas pour autant échapper à mes casseroles ;-))

Côté HATE :

On voit tout de suite à son aspect tourmenté que ce bigorneau n'a pas le côté jovial de son homologue ci-dessus.  Cette première impression est pleinement justifiée, c'est un bigorneau perceur.

Rigolez pas, c'est très sérieux, on approche de la technique vampirique de la lamproie, mais avec le raffinement d'une lenteur extrême.  Figurez vous que la bestiole perce un trou d'un millimètre d'épaisseur dans la coquille de sa victime, à l'aide d'une solution acide et de ses dents. Cà lui prend environ une demie-journée pour une moule, par exemple. Pour une coquille de brennig, autrement plus coriace, çà n'a jamais été chronométré à ma connaissance.

22_07_2004_15_17_54_1

Alors oui, tout le monde a le droit de vivre, même au dépend de plus petit que lui comme ici. Attention néanmoins au péril jaune (non, je ne parle pas de La Poste qui m'a encore perdu un paquet), depuis 1995 on a observé dans les parcs à huîtres de Marennes-Oléron, le développement d'une espèce "chinoise" de bigorneau perçeur, nettement plus dévastateur que son cousin indigène. Sachez que c'est un véritable fléau... la seule façon de lutter, c'est le ramassage manuel. On va versé (et peut être le fait-on encore) des primes aux ramassage et cela même avant l'arrivée des "chinois".

Je ne veux surtout pas  vous encourager à le détruire si vous le croisez sur l'estran, il participe à l'équilibre général des endroits sauvages.  Armez-vous de sang froid, prenez votre appareil de photo et saisissez sur le vif cette cruelle scène de prédation, si vous avez la chance d'en être le témoin. Je suis certain que tous ceux qui partent en Afrique pour un safari-photo n'en ramènent pas de semblables.

Dans le prochain billet, c'est  promis : je reviens en cuisine !

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