Praires gratinées au parmesan
Après trois mois
C’était au mois d’août dernier, seul à Paris et plutôt désœuvré, il pleuvait ce qui ne laissait même pas l'échappatoire de traîner en terrasse à regarder la vie qui passe. J’ai donc inventorié les rares bêtises que je n’avais pas encore commises, et c’est comme çà qu’est né ce blog.
La cuisine de la mer s’est imposée comme une évidence, parce que je suis tombé dedans quand j’étais petit et que depuis elle me passionne, en fait plus les produits que les recettes, même si j’adore cuisiner pour ceux que j’aime bien et déboucher de beaux flacons en leur compagnie.
Premier billet posté le 24 août, il y a donc exactement trois mois aujourd’hui, et j’ai tout de suite eu une visite, la mienne. « - Comment çà va ? - Bien, mais drôle de temps hein ? - Cà m’a l’air succulent, j’arrive, ta photo est magnifique ! - Merci de ta visite. » Je maîtrisais déjà bien les bases existentielles de la culino-blogosphère.
Puis çà s’est précipité, au rythme de mes visites aux voisins (dont une écrasante majorité de jolies voisines), les retours se faisaient plus nombreux chez moi : l’engrenage implacable, auquel s'ajoutait l’angoisse de ne pas publier régulièrement, loin de l'écran loin du cœur, je ne vous apprends rien… Carrément l’enfer cadencé, une drogue dure comme le dit une jolie voisine que j’aime beaucoup; sachant qu’à côté, j’ai une famille, des copains, un vrai métier, des tas de projets en cours et parfois sommeil. Bref, je me suis donné une échéance à trois mois pour savoir si je continuerai ou pas, et aujourd'hui ma décision est prise, j’arrête.
Un véritable soulagement de ne plus me poser cette question, même si comme souvent dans la vie, on connaît par avance intuitivement la réponse. J’arrête de peser le pour et le contre, c’est le pour qui l’emporte et sans l’ombre d’une hésitation. Je vais donc continuer à vous infliger mes histoires naturelles à la Gotlib, mes jeux de Vermot et mes recettes de l’Almanach du Marin Breton, et c’est bien de votre faute !
Parce que vous avez été trop gentils, à venir et revenir avec des mots adorables sous mes billets, parce que j’aurais du mal à me passer de ce que vous montrez sur vos blogs, parce qu’au delà de ceux qui commentent, vous êtes beaucoup à passer et repasser par mes pages (ne niez pas, j’ai les chiffres), parce qu’au delà de cette fréquentation qui est une vraie surprise, j’ai noué avec quelques uns d’entre vous de solides conversations.
Entre nous, c’est surtout ce que j’attendais de ce blog. J’ai déjà en ligne deux sites perso., l’un sur mon Pays des abers avec une grande part de cuisine, l’autre sur la cuisson au feu de bois, illustré de textes déconnants dont je reprends certains ici. Le premier, c’est un véritable carton, le second je n’en sais rien, je n’ai même pas l’adresse de la page de stats, mais on m'en parle assez souvent. Malgré leur audience, je n’ai que très peu de retour des visiteurs, et j’assimile désormais ces sites à des structures figées, où les gens passent en consommateurs. Je vais probablement les fermer, le second à coup sûr.
En comparaison, le blog est grouillant de vie comme une flaque à marée basse, il me permet de laisser libre cours à mon plaisir d’écrire au fil des saisons, et de partager le goût et le respect de la mer. Merci beaucoup.
Praires gratinées au parmesan
Autant vous prévenir tout de suite, après cette longue introduction (promis je ne referai pas souvent le coup du journal intime ;-)), je n’ai pas encore décidé si cette recette est vraiment bonne ou si elle est à ranger au rayon des poissons panés, à côté du surimi.
Je suis toujours dubitatif à l’idée d’associer les produits de la mer avec du fromage, demandez à un italien s’il met du parmesan dans les spaghetti alle vongole, vous obtiendrez au mieux un regard attristé.
Nous autres en Bretagne, nous ne sommes pas de grands producteurs de fromage, le lait on le donne aux enfants ou on en fait du beurre. Seulement trois méritent d’être mentionnés (Timadeuc, Curé nantais, Port-Salut). Aucun n’est originaire du Finistère, bien que la mondialisation n’épargnant personne, on y trouve maintenant de la tomme des monts d’Arrée et quelques fromages de chèvre ci et là.
Mais bon, c’est une très bonne copine qui m’a incité à tester cette recette et j’ai été séduit par sa simplicité.
Quatre ingrédients
Des praires, du parmesan, de l’huile d’olive, du poivre noir.
On peut remplacer les praires par tout autre bivalve lamellibranche, des palourdes ou autres amandes ou vénus.
Une réalisation toute simple
On ouvre les praires, de telle façon à ce que le coquillage entier repose dans une seule coquille. On y verse quelques gouttes d’huile d’olive, on poivre et on surmonte de parmesan râpé.
Ensuite, on passe à four chaud, et on sert dès que le fromage est fondu et un peu coloré. Alors, c’est quand même bon, puissant mais bon. Je n’en ferai pas tout un plat, mais c’est un amuse-bouche qui tient la route, servez-en trois ou cinq avant de passer par exemple à une soupe de poisson ou à quelconque entrée marine un peu tonique.
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