750 grammes
Tous nos blogs cuisine Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cuisine de la mer
Cuisine de la mer
Newsletter
Archives
25 janvier 2009

Coquilles saint jacques au poivre voatsiperifery

L'année commence bien, mais avec beaucoup de boulot, ce qui explique pour partie ma discrétion de ces dernières semaines. Je lis peu de blogs, mais j'en survole quelques uns exprimant de bonnes résolutions de début d'année, à mourir de rire car elles sont pour la plupart la réplique exacte de celles annoncées l'an dernier, manifestement elles n'ont pas eu les effets escomptés.

3700259829601

Pour ma part, je prends toujours les mêmes résolutions, quelle que soit la période, bien vivre, garder l'esprit libre et rire autant que possible!

N'empêche que chaque début d'année est l'occasion de tourner des pages, cette fois ma décision résolue est d'en finir avec les perturbations mineures mais récurrentes, de simples incidents matériels ou relationnels, qui à force de s'accumuler, finissent par occuper l'esprit bien au delà de ce qu'ils mériteraient.

Donc, dehors l'inconsistance et la vanité des choses, cela fera plus de place à la générosité et la convivialité des êtres. Là éclosent librement les bonnes résolutions. Parfum de pléonasme d'ailleurs; l'an prochain, si je suis encore de ce monde blogosphérique, je lancerai un concours de mauvaises résolutions, et je relèverai les copies quelques mois après.  Pour ceux qui manquent d'imagination, je ne saurais trop leur recommander de recourir à cet excellent Générateur!

port

Très honnêtement, les seules bonnes résolutions que je ne trouve pas déplacées, ce sont celles décrétées au bistrot, lors de ces jours succédant aux fastueuses et inutiles (donc indispensables) agapes de fin d'année. Celles exprimées lors de ces moments où on entretient dans un demi coma entre complices, le sourire béat de ce marathon de libations, les yeux bien brillants mais aussi cernés que Fort Alamo, la tête encore dans les nuages, à moins que ce ne soit dans un brouillard à couper au tire-bouchon.

Accoudé, et même ancré à un comptoir, avec mes frères et sœurs de la côtes de chaque bordée, à tribord ou bâbord du pont de zinc, on me pose la seule question qui de mon point de vue mérite une attention de tout instant, "blanc ou rouge?".

Bien que préparé à l'examen, je sollicitais mes rares neurones encore secs, de ceux toujours en alerte pour m'empêcher de demander une entrecôte de thon rouge au boulanger lorsque je perds un peu le fil des évènements. Et quand je dis "le fil", c'est une litote, on pourrait y amarrer un pétrolier en perdition dans le rail d'Ouessant, ou encore plus fort, un breton en marche vers son bistrot préféré. Le choix était difficile et l'accord moi-vin improbable.

Certes, le blanc sec et fruité pourrait tout nettoyer, apporter ce claquement de langue qui révèle qu'elle n'est pas si collée au palais qu'on le préjugeait. L'effet "détox", ce marronnier poussant en janvier sur les blogs et les magazines féminins.

Certes tout autant, la chaleur du verre de rouge est tentante, et pour peu qu'il ait du caractère, il permettra une descente en douceur, un palier de décompression en quelque sorte. Vous me suivez? Je conviens que ce n'est pas évident, moi même j'y parviens difficilement.

Certes encore plus, j'aurais dû tourner ma langue sept fois dans la bouche (mais gros malins, je voudrais vous y voir lorsqu'elle est collée au palais), avant de répondre que j'étais résolu à ne plus boire de vin en 2009, et que je n'allais pas attendre décembre pour passer aux actes.

Autant vous dire qu'ils ne m'ont pas plus pris au sérieux que si j'avais avoué être le père du soldat inconnu. Gros éclat de rire qui a dispersé quelques nuages de fumée lourde (oui, c'est un endroit où on ne met pas les fumeurs à la porte, on se contente de la verrouiller, au cas où...).

Allez Patrick (je préfère quand ils m'appellent Patrick, le premier jour de mon retour au pays, ils ne peuvent s'empêcher de sacrifier au rituel consistant à me qualifier de touriste), il faut vraiment que tu sois encore bien rôti pour sortir cette connerie. Bon les gars, on va arroser ses derniers verres!

rdm

Coquilles saint jacques au poivre voatsiperifery

Ingrédients

- coquilles saint jacques
- beurre
- poivre de voatsiperifery
- fleur de sel
- salade (romaine ou cresson)
- vinaigre balsamique de Modène

Le poivre de voatsiperifery est d'origine malgache. C'est un poivre sauvage, qui pousse en lianes, traînant à terre et allant conquérir les plus hautes branches de la forêt où on récolte les baies. Sa récolte est bien entendu manuelle, acrobatique même. Il ressemble au cubèbe (ou poivre à queue), mais ses grains sont plus petits. Sa saveur est incomparable, pour en savoir plus, je vous invite à vous rendre sur l'excellent Toil' d'épices.

Sous l'appellation vinaigre balsamique de Modène, se cachent le meilleur comme le pire. Pour réaliser cette recette, inutile vraiment d'utiliser les plus précieux d'entre eux, mais évitez tout de même les machins bas de gamme à base d'acide et de caramel.

Recette

Préparation

Ouvrez les coquilles saint jacques, nettoyez les noix, et séchez les. Selon votre religion, vous conserverez ou non le corail, une grande majorité de chefs le rejette, car son intérêt gustatif est quasiment nul. Il est rare que je ne le garde pas, d'une part parce que je n'aime pas jeter de denrées comestibles, d'autre part parce qu'il apporte une note de couleur bienvenue dans les assiettes.

Lavez la salade, j'ai utilisé ici des cœurs de jeunes romaines, une aubaine de marché, je résiste difficilement à un beau produit, mon idée initiale était d'utiliser du cresson pour accompagner la saveur piquante du poivre.

Concassez le poivre au mortier, c'est ainsi qu'il révèle le mieux sa saveur.

CSJPoivre

Cuisson

Mettez un verre de vinaigre balsamique à réduire dans une petite casserole, à feu vif. Démarrez cette opération juste avant de commencer à poêler les coquilles, normalement il sera prêt à temps pour le dressage, on le réduit environ au tiers.

Dans une poêle en téflon, faites chauffer une cuiller à café d'huile avec l'équivalent de beurre. Poêlez les coquilles sur leurs deux faces (on les retourne une à une) en commençant par la face la plus étalée de la noix, afin d'obtenir une coloration flatteuse.

Lorsqu'elles sont presque cuites (c'est à dire encore translucides à cœur), ajoutez  un gros morceau de beurre. Lorsqu'il est fondu, mettez le corail, mélangez, puis ajoutez enfin le poivre.

Dressez en assiette, d'abord les coquilles, puis les feuilles de salade, puis le corail, puis le beurre de fondu, puis un peu de fleur de sel. Terminez en traçant plus habilement quelques traits de vinaigre basalmique réduit, qui a pris une consistance épaisse.

CSJPoivre1

Publicité
Commentaires
V
Ai-je bien lu, le corail est à déguster cru, ou du moins tout juste tiède ? Habituellement, je le cuits 2 minutes avant les noix, coupés en dés pour le caraméliser.
Répondre
P
Je craque pour ce plat de St Jacques même si je ne connais pas le poivre dont tu parles !
Répondre
T
Eh bé, je croyais que tu nous parlerais de Ferry entre côte Bretonne et grande bretonne..me suis fourvoyée, j'aime autant!
Répondre
D
finiras tu de me narguer avec toutes ces recettes de coquilles, (euh, sans corail pour moi merci ) ?<br /> tu penses que cela pourrait être une de tes mauvaises résolutions de l'an prochain ?<br /> je souhaite des recettes d'huitres de palétuviers, de chirurgiens, de carangues... <br /> <br /> tu aurais ça en rayon ?<br /> <br /> excellente soirée ;
Répondre
H
Je pensais être la seule à consommer le corail des SJ. Monsieur n'aime pas à la maison. Ce poivre au nom bien compliqué m'intrigue. Quant aux bonnes résolutions, la seule pour cette année est de perdre un peu de poids. L'heure est grave. J'aime bien ton jeu, tu devrais avoir pas mal de participations. <br /> Bises
Répondre
Publicité