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Cuisine de la mer
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16 septembre 2006

Les praires sont revenues

Pour certains, l’automne est représenté par des feuilles qui tombent et des champignons qui montent, toutes choses assez rares en mer… Pour moi, il s’annonce avec le retour des praires sur les étals des poissonniers, et il commence vraiment avec celui des coquilles Saint-Jacques (j’en trémousse d’aise et d’avance tellement j’aime çà !).

Ce n’est pas tant que les praires, coquillages fouisseurs comme beaucoup de bivalves, apparaissent tout à coup en surface au mois de septembre, mais c’est que leur pêche est réglementée, et tant mieux car il n’en resterait plus depuis longtemps.  Ce n’est pas plus mal non plus qu’on en trouve pas beaucoup l’été, car c’est un animal très fragile, il meurt très vite dès que temps est un peu chaud ou orageux.

praires

On pense facilement que les praires viennent surtout d’Erquy, joli petit port de la Baie de Saint-Brieuc en Bretagne, car c’est une mention bien souvent apposée sur les étiquettes des poissonneries. Cà me fait penser à l’agneau de Pauillac : si les agneaux portant cette appellation étaient tous élevés sur la commune de Pauillac, çà fait bien longtemps qu’ils y auraient brouté toutes les vignes, un désastre planétaire en quelque sorte….

Plus de neuf praires sur  dix sont draguées (oui, elle se pêchent à la drague, j’y peux rien) dans le golfe normano-breton, et elles sont essentiellement débarquées à Granville. Au passage, parmi les nombreuses guerres pichrocolines qui agitent sporadiquement le monde de la pêche, il y a celle de l’harmonisation des dates d’ouverture de la pêche entre Granville la Normande et Cancale la Bretonne, éternelles rivales. Je ne sais pas où en est le sujet, mais il est remonté jusqu’au parlement…

Vous pouvez en fait trouver trois sortes de praires sur l’étal :
- La « Granville » : coquille beige, légèrement teintée de brun (photo ci-dessus, bien qu'elles m'aient été vendues sous l'étiquette "Erquy")
- La « Erquy » : coquille bien blanche
- La « Brest » : coquille colorée de nuances de rose. Cette dernière, plus petite que les autres est la plus savoureuse, et je ne dis pas cela seulement parce que ce sont des voisines… Hélas, il en reste peu.

C’est nature que je préfère les praires, juste ouvertes et avalées avec du pain beurré-salé. On peut y ajouter quelques gouttes de citron, çà les met bien en valeur, quoique du côté de Granville, il ont une préférence pour le vinaigre de cidre, ils sont bizarres ces normands. (Sophie, et tous ses copains de la Granvillaise, c’est juste pour rire, hein ! La Cancalaise, c'est juste un bateau...)

praires1

Elle est également très bonne farcie, car sa chair est bien compacte. J’ai vu aussi une jolie recette de praires en salade sur Station Gourmande, je l'ai soigneusement mise de côté.

J'allais oublier un truc important : le mot "praire" n'a rien à voir avec "prairie", ce sont des moutons que l'on trouve sur les prés salés normano-bretons.

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Commentaires
P
Normal Olif, pour plaire aux praires il faut dire "Vous marinez chez vos harengs?".
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O
La dernière fois que j'ai essayé de draguer une praire (à l'aide du classique mais néanmoins efficace: "Vous habitez chez vos parents?"), je me suis pris une veste monumentale et une claque de la part de la poissonnière (moustachue)! Ben oui! Dans le Jura, les praires, on les pêche à l'étal du supermarché!
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M
Oh que ça me donne envie ces belles praire! J'habite à côté des plus savoureuses, ol va falloir qu'on s'initie à la pêche à pied!
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C
Je ne vais pas dormir cette nuit ,je vais en rêver...
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S
Merci pour ces renseignements sur les praires.<br /> J'adoore moi aussi les noix de Saint-Jacques !
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